«Notre accueil privilégie le bien-être et le confort des patients»

«Notre démarche palliative commence dès l’accueil et privilégie le bien-être et le confort des résidents. Nous ne visons pas la guérison, éventuellement une amélioration de leur état de santé. Nous ne sommes pas dans une logique de soins aigus, mais adoptons une approche douce.» Telles sont les paroles de Christophe Andrey, médecin répondant de la Petite Boissière à Genève. Il est l’un des protagonistes de la brochure «Accompagner jusqu’au bout de la vie. Regards sur les soins palliatifs en EMS» éditée conjointement par Curaviva Suisse et l’Office fédéral de la santé publique. Les auteures, Cornelia Kazis (version allemande) et Anne-Marie Nicole (version française), y brossent un tableau précis et émouvant des soins palliatifs au travers de portraits et de reportages auprès de personnes qui pratiquent et vivent cette approche quotidiennement dans un EMS. Des histoires sont nées de ces rencontres, qui racontent comment les personnes âgées vivent la dernière étape de leur existence, quelles sont leurs attentes et leurs préoccupations. Ces récits témoignent également de la pratique des soins palliatifs donnés aux résidents et adaptés à chacun.

Traitement global
Selon la définition de l’OMS, les soins palliatifs «englobent le soutien et les traitements apportés aux personnes souffrant de maladies incurables, potentiellement mortelles et/ou chroniques évolutives ne répondant plus au traitement curatif. La lutte contre la douleur et les autres symptômes, ainsi que la prise en compte des problèmes psychologiques, sociaux et spirituels sont primordiaux.» Les témoignages illustrent quelle peut et doit être la traduction concrète de cette idée. Les auteures donnent la parole à des intervenants les plus divers. Par exemple, à des résidentes comme Frau Schwab ou Madame Lutz. Mais aussi au personnel soignant, à des infirmières, aux directeurs, aux prêtres, aux médecins répondants ainsi qu’à des collaborateurs bénévoles. Nghia Thai, qui travaille en cuisine, ou Ornella Francolini, la fille d’une résidente, racontent leur histoire dans la brochure. Chacune et chacun peut ainsi, à sa manière, contribuer à rendre la dernière phase de la vie d’une personne aussi agréable que possible et à éloigner la souffrance autant que faire se peut. C’est ainsi que les soins palliatifs prennent toute leur dimension. «palliatif» vient du verbe latin «palliare», enrober, et de «pallium», le manteau. Les envies et les préférences personnelles au moment du repas, en matière de boisson ou de traitement sont autant d’éléments de la vie de la personne dont il convient de tenir compte.  

Toujours plus importants dans les soins aux personnes âgées
Les soins palliatifs sont apparus pour soulager les malades atteints de cancer. L’évolution démographique aidant, ils s’adressent aujourd’hui principalement aux personnes âgées, toujours plus nombreuses à atteindre un âge avancé, voire très avancé, accompagné des maladies, défaillances fonctionnelles et pathologies inhérentes à cette période de la vie. Pour ces personnes, la guérison n’est plus un objectif. Dans les EMS, les appareils high tech de la médecine de soins aigus restent à l’arrière-plan. «Même s’il n’est plus question de guérison il est encore possible de faire beaucoup pour maintenir ou pour améliorer la qualité de vie jusqu’au bout», nous dit Christophe Andrey. On comprend dès lors l’importance qu’il y a à sensibiliser les établissements de soins et la population à l’existence des soins palliatifs. Les nouvelles brochures ne livrent pas seulement des informations, elles présentent aussi une approche inspirante et émouvante.